Ottawa, le 4 février 2009 – Des statistiques récemment publiées par Hill Strategies montrent que l’écart s’accroît entre la richesse créée et la richesse accumulée par les artistes en arts visuels. Tandis que le secteur culturel représente pèse plus de 46 milliards de dollars au sein de l’économie canadienne, les artistes en arts visuels gagnent en moyenne 13,976 dollars par an. Ce chiffre se situe en dessous de 20,936 dollars par an en 2000, 6,824 dollars en dessous du seuil de faible revenu.
Lorsqu’on analyse les chiffres de plus près, le tableau est encore plus sombre. En général, les artistes en arts visuels gagnent moins de 8 000 dollars par an, ce qui les place dans la catégorie des revenus extrêmement faibles. CARFAC a découvert que même les artistes en arts visuels lauréats d’un prix du Gouverneur général ont de la difficulté à vivre de leur art, lorsqu’ils y parviennent. Parmi eux, certains ont un revenu nettement en dessous de la moyenne nationale, et d’autres doivent occuper un emploi à temps plein pour financer leur pratique.
Les artistes créent de la richesse… mais par pour eux-mêmes
Les artistes créent de la valeur dans leurs collectivités, sur le plan économique comme sur le plan social. En effet, la présence d’artistes dans un quartier attire des employés qualifiés et fait augmenter la valeur des propriétés, comme cela s’est passé dans les quartiers Queen West de Toronto et East Side de Vancouver, où la prolifération des condos menace de chasser les studios d’artistes. Une récente étude du Conference Board du Canada montre que les retombées directes du secteur culturel en 2007 ont été de 46 milliards de dollars, et que les retombées indirectes ont été de 84, 6 milliards de dollars, soit 7,4 % du PIB. En 2003, le secteur culturel a employé directement 616 000 travailleurs, et a créé 1,1 million d’emplois (si l’on tient compte des industries connexes).
L’étude du Conference Board recense également plusieurs retombées du domaine des arts sur le plan social, tels le développement personnel, la cohésion sociale, le renforcement de l’autonomie, de l’image et de l’identité sur le plan communautaire, le développement de l’imagination et de la vision du monde, ainsi que l’amélioration de la santé et du bien-être.
Une occasion d’investir dans notre économie
Les artistes en arts visuels peuvent contribuer à la résolution des problèmes économiques actuels. Selon la Conférence canadienne pour les arts, les coûts de création d’emplois dans le secteur des arts et de la culture sont les plus bas comparativement aux autres secteurs de l’économie. Et tandis que les autres secteurs se sont réduits, le nombre d’artistes en arts visuels a augmenté de 56 % depuis 1991. Toutes disciplines confondues, les nombre d’artistes est légèrement supérieur à celui des travailleurs du secteur de l’automobile. Le secteur culturel dans son ensemble emploie le double d’employés par rapport à celui de la foresterie et plus du double comparativement au secteur des banques canadiennes. Compte tenu des structures déjà en place, ce secteur est en mesure de se mobiliser rapidement pour créer des emplois, faisant du même coup augmenter l’activité économique et créative.
Même s’il encourage les investissements dans les arts, le budget fédéral ne prévoit pas grand-chose pour aider les artistes eux-mêmes, qui sont la clé de voûte de l’économie créative. Les recommandations que CARFAC a présentées devant le Comité des finances peuvent être consultées ici.
CARFAC (the Canadian Artists’ Representation/le Front des artistes canadiens) est l’association pancanadienne représentant les artistes professionnels en arts visuels et médiatiques. CARFAC défend les droits socio-économiques et légaux des artistes, promeut leur développement professionnel, et produit une grille de tarifs des honoraires des artistes qui est largement reconnue en tant que norme à l’échelle nationale. De plus, la Loi sur le statut de l’artiste confère à CARFAC le droit de négocier avec les instances nationales au nom de tous les artistes du Canada.
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