Ottawa, jeudi 4 mars 2010 – Les artistes en arts visuels sont encouragés de voir que le budget fédéral 2010-2011 maintient l’appui gouvernemental au Conseil des arts du Canada ; par contre, ils sont inquiets devant l’éventualité de réductions budgétaires appliquées au ministère du Patrimoine canadien. Compte tenu de la capacité du secteur culturel à attirer des talents et des investissements, et ce, à faibles coûts, les industries culturelles devraient jouer un rôle important dans le plan du gouvernement fédéral visant à favoriser l’innovation et la croissance économique dans les années à venir.
Selon un rapport datant de 2008 du Conference Board of Canada, « les Arts et les industries culturelles ont un fort pouvoir attractif sur les talents ». Et suivant les théories économiques actuelles, les nations industrielles avancées sont en train de se transformer en économies fondées sur le savoir et la créativité. La réussite économique dépend donc de la capacité à produire des modèles d’affaires innovants ainsi qu’à augmenter la productivité. Or, c’est la créativité qui est source d’innovation.
« Financer le Conseil des arts est un bon moyen pour le gouvernement de maximiser les retombées de ses investissements », a dit April Britski, Directrice en chef de l’association qui représente les artistes à l’échelle nationale (CARFAC).
« Il revient presque dix fois moins cher de créer des emplois dans le secteur de la culture que dans certains des autres secteurs où le gouvernement investit actuellement. Par ailleurs, il est intéressant de constater que l’on insiste sur l’accès des Canadiens aux marchés d’exportation un an et demi après avoir annulé les programmes qui jouaient précisément ce rôle pour le secteur des arts. »
CARFAC a fait les recommandations suivantes au Comité permanent des finances de la chambre des communes :
Augmenter le budget du Conseil des arts du Canada à 300 millions de dollars
Augmenter le budget du Conseil des arts permettrait à celui-ci d’augmenter à son tour le financement consenti aux artistes. Augmenter le niveau d’investissement permettrait au Conseil des arts d’appuyer des projets de haut calibre qui sont actuellement rejetés faute de fonds.
Permettre aux artistes de payer leurs impôts en fonction de leur revenu moyen sur cinq années
Le revenu d’un artiste en arts visuels peut fluctuer très fortement d’une année sur l’autre. Il est fréquent que les expositions et les occasions de ventes se produisent de façon très rapprochée, à un moment où l’artiste vient de terminer un projet qui a suscité de l’intérêt. Or, une bonne année de ventes peut être suivie par plusieurs années durant lesquelles l’artiste, en production, touche très peu de revenus, voire aucun.
Ainsi, les artistes sont désavantagés par le système fiscal : ils paient un taux élevé d’impôt dans les bonnes années, alors que le revenu élevé obtenu à court terme est destiné à les faire vivre durant les années subséquentes. Permettre aux artistes de payer leurs impôts en fonction d’un revenu étalé sur plusieurs années corrigerait une telle iniquité et soulagerait la pression qu’ils subissent sur le plan financier.
Libérer entièrement de l’impôt les prix et les subventions
De nombreux artistes vivent de subventions attribuées par des conseils des arts municipaux ou provinciaux, outre les fonds fournis par les organismes fédéraux tel le Conseil des arts. Recevoir une subvention est une marque de réussite qui souligne la valeur de l’artiste et le succès de son travail.
Or, les prix et les subventions sont actuellement soumis à des déductions fiscales. Dans la plupart des cas, les montants accordés sont déjà peu élevés ; ainsi, toute déduction fait une grande différence. Si les bourses et les subventions étaient totalement exonérés d’impôt, cet argent pourrait être réinvesti directement dans le travail de l’artiste.
CARFAC (The Canadian Artists’ Representation/le Front des artistes canadiens) est l’association canadienne regroupant les artistes visuels et médiatiques professionnels. CARFAC défend les droits des artistes et promeut leur développement professionnel ; l’organisme publie également un barème de tarifs largement reconnu en tant que norme à l’échelle nationale. La Loi sur le statut de l’artiste autorise CARFAC à mener des négociations avec des organismes nationaux au nom de l’ensemble des artistes en arts visuels du Canada.
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