Les artistes en arts visuels du Canada ont plus que jamais besoin du droit de suite
Plusieurs personnes profitent de la revente d’une œuvre d’art, sauf l’artiste. Le marché canadien des ventes aux enchères d’arts visuels est évalué à 586 millions $ US mais la moitié des artistes en arts visuels gagnent seulement 20 100 $ par an. Le droit de suite permettrait aux artistes en arts visuels de percevoir une redevance de 5 % lors de la revente de leurs œuvres, via une maison d’enchères ou d’une galerie commerciale, pour un prix dépassant 1 000 $.
Le droit de suite permet de récompenser les artistes en arts visuels à mesure que leur carrière progresse, que leur réputation grandit et que leurs créations connaissent un succès commercial. Ce dernier s’avère particulièrement avantageux pour les artistes autochtones et d’âge avancé, et constitue une étape essentielle dans l’amélioration des conditions économiques des artistes du Canada.
Le 16 décembre 2024, le gouvernement du Canada a annoncé dans son Énoncé
économique d’automne son intention de modifier la Loi sur le droit d’auteur pour instituer le droit de suite de l’artiste, permettant aux artistes en arts visuels de bénéficier des ventes futures de leurs œuvres. Le CARFAC et le RAAV ont recommandé au gouvernement fédéral de mettre immédiatement en œuvre le droit de suite pour les ventes secondaires admissibles d’œuvres d’art au Canada, s’assurant ainsi que les artistes en arts visuels obtiennent leur juste part sans que le gouvernement ait à assumer de coûts permanents.
Faire valoir le financement des arts
Les secteurs des arts, de la culture et du patrimoine au Canada sont des éléments fondamentaux de la vie économique et sociale de notre pays. Les Canadien.ne.s estiment que les arts et la culture renforcent l’économie et la qualité de vie du pays et jouent un rôle crucial dans l’éducation des enfants et la sensibilisation à la culture.
- Les arts et la culture contribuent à hauteur de 60 milliards de dollars au PIB du Canada.
- 850 000 personnes au Canada occupent des emplois culturels, soit plus que les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture, de la pêche, de l’exploitation minière, du pétrole et du gaz réunis.
- Pour chaque dollar investi par le gouvernement fédéral dans les arts, le secteur génère 5,92 $ en revenus gagnés et privés et 16,32 $ en activité économique.
La Coalition canadienne des arts demande que le gouvernement du Canada consacre au moins 1 % de ses dépenses globales aux arts, à la culture et au patrimoine, en augmentant de 0,06 % son investissement actuel de 0,94 %. Cela représente un investissement annuel supplémentaire de 270 millions de dollars, dont 140 millions pour le Conseil des arts du Canada et 130 millions pour le ministère du Patrimoine canadien.
Cet investissement rapprocherait le Canada des meilleures pratiques mondiales, soit 1,1 % du PIB. Une augmentation de 0,06 % se traduirait par un impact économique prévu de 4,4 milliards de dollars en 2025, et pourrait créer 69 500 nouveaux emplois dans toutes les circonscriptions du Canada. Vous pouvez lire l’intégralité de la demande ICI.
Assurer la souveraineté culturelle canadienne
Dans un contexte de profondes turbulences économiques, technologiques et géopolitiques, le secteur culturel canadien est à un tournant. La vitalité, la diversité et la pérennité de l’écosystème culturel du Canada dépendent aujourd’hui de choix politiques clairs, ambitieux et adaptés aux enjeux de notre époque.
La Coalition pour la diversité des expressions culturelles présente ses neuf propositions concrètes. Ces mesures visent à répondre aux préoccupations prioritaires de ses membres : les impacts économiques de la guerre commerciale avec les États-Unis, la protection des industries culturelles dans les accords de commerce, la radiodiffusion, le droit d’auteur, ou encore les transformations liées à l’intelligence artificielle générative. Elles appellent à une mobilisation politique déterminée pour assurer la souveraineté culturelle du Canada.